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Elisa Tovati: "Je sentais que si mes cheveux n'étaient plus là, on ne m'aimerait plus."

Il y a des spirites qui lisent dans le marc de café. D’autres dans les entrailles de poisson. On a même croisé des voyantes du pénis, mais ce devait être une hallucination collective (ou les conséquences d’une soirée un peu trop arrosée). L’actrice et chanteuse Elisa Tovati, qui sort aujourd’hui un nouveau clip, romantique, fun et gay friendly, en duo avec l’auteur-compositeur Mark Weld, (« Toujours la même histoire », Capitol, en attendant l’album en avril ) elle, est allée chez un voyant très spécial: il lit ses prédictions dans la chevelure de ses clients. Une interview tellement Marie Frange, mais tellement !

Marie Frange. Qu’est-ce qui n’allait pas avec vos cheveux?

Elisa Tovati. « On a tous un atout particulier: de beaux yeux, un sourire adorable, une bouche de folie….Moi j’ai toujours senti que ma parure, c’était mes cheveux. Petite, déjà, je les portais jusqu’aux fesses, une vraie crinière, bouclée, frisée. Les autres ne tarissaient pas d’éloges: quelle chevelure, quelle masse! Et j’ai fini par croire que c’était mon grand atout, dans la vie. Que si je les coupais, on ne m’aimerait plus. » 

M.F. Quand vous avez commencé à faire du cinéma, on vous a demandé de les couper?

E.T. »Oui, on m’a dit que ce serait bien de changer de look, qu’on m’avait trop vue comme ça, etc. Mais, moi, j’étais tétanisée. Complètement conditionnée par l’idée de disparaître, de me dissoudre dans l’atmosphère sans mes cheveux. Et puis, il y a deux ans, un jour où je n’allais pas très bien et que je sentais que j’avais des trucs à régler dans ma vie, je suis allée voir un voyant un peu spécial qui m’avait été conseillé par des amis. Je n’avais rien à perdre, j’y suis allée. Là, il m’explique que tout ce qu’on a vécu par le passé reste présent dans nos cheveux. Puis il me les lave avec un shampoing, les tend comme les cordes d’un arc et les coupe grossièrement avec une lame de rasoir. Et c’était très bizarre, car jusque-là, tout ce qui tournait autour d’eux était sacré, mais là, tout d’un coup, je n’en avais plus rien à faire. Ensuite, il les a examinés et m’a dit beaucoup de choses surprenantes, et profondément intimes, que j’étais seule à connaître. Le lendemain, j’avais une coupe un peu bancale, car ce n’est pas non plus John Nollet, mais je me sentais beaucoup mieux.

M.F. Que s’est-il passé, ensuite?

E.T. « Je jouais au théâtre tous les soirs, j’ai continué. J’ai terminé la pièce le 2 février 2017. Le 3 février, j’ai convoqué mon coiffeur attitré, Alban Travia, que j’adore, et je lui ai demandé de couper encore quelque centimètres. J’adore ma nouvelle coiffure, beaucoup plus dynamique, moderne. Depuis, j’ai perdu dix kilos, quand je fais des castings, j’ai beaucoup plus confiance en moi…C’est comme si j’avais débuté une nouvelle vie. Marrant, non? » Recueilli par Florence Trédez